Je ne dors plus. Enfin ça, ce n'est pas nouveau. J'ai besoin d'écrire. Une fois de plus. Je réalise enfin que J. ne reviendra plus me chercher. Qu'il ne m'appellera plus. Et surtout, que je ne verrai plus son visage. Je réalise. Et ça fait mal. Alors, pour oublier ma douleur, je fais n'importe quoi. je m'abandonne dans les bras de K. Après dès semaines où il ne se passait plus rien entre nous, je suis repartie dans la spirale du désir infernal. Je m'oublie dans ses étreintes maladroites. Je l'habite entre mes reins. Et je me surprend. Parce que c'est moi qui vais vers lui, et rarement l'inverse. Il sait que je souffre, que j'ai mal. Et je sais aussi qu'il en profite. Mais je n'y peux rien. Après tout, il reste toujours mon meilleur ami. Et ce soir, je me sens d'humeur bavarde. K., je l'ai rencontré il y a bientôt trois ans. Nous sommes très vite devenu amants. Et amis. Cette relation étrange qui ne ressemblait à aucune autre. J'aimais ça. Aller dormir chez lui, m'abandonner à lui. Je n'ai jamais été amoureuse de lui. Je le désirai, voila tout. Il sait tout de moi, il sait chaque parcelle de mon corps. Il sait comment me rendre folle. Et réciproquement. je connais tout de lui. Je sais quoi faire, à quel moment. Je sais quoi dire pour le voir sourire. J'aime me croire unique à ses yeux. Même si je sais pertinemment que ce n'est pas le cas. Il m'a complètement transformée. Il a beau avoir des petites amies, il revient toujours vers moi. De nombreuses fois, j'ai été son amante. Et puis, il y a quelques mois de cela, on s'était promis de ne plus recommencer nos coucheries. Parce que c'était malsain. on emménage ensemble dans quelques mois. Il ne faut plus faire ce genre de choses. parce que les colocataires ne font pas ce genre de chose. Mais on n'a pas résisté. La semaine dernière, on a craqué. Et cela, pendant toute la semaine. Je reviens au point de départ. Je vis une amitié améliorée avec mon meilleur ami. Il a une emprise sur moi. Et je le possède également. Je suis désolée de vous exposer ma vie privée ici, mais je n'ai pas d'autre choix. Il est trois heures du matin et je ne trouverai pas le sommeil avant d'avoir écrit tout ce qui me pèse sur le coeur.

        V. semble m'aimer beaucoup. On se voit souvent. Mais il ne se passe rien de très charnel. Et je crois que c'est pour cela que je suis revenue vers K. Parce que lui me donne ce que je veux, quand je le veux. V. fait beaucoup d'effort. Il me fait rire. Il essaie de me faire oublier J. Cette douleur latente qui n'attend qu'une chose. Exploser. V. fait tout pour me faire aller mieux. Et il a compris qu'on ne va pas mieux quand on s'abandonne dans les bras du premier venu. Je le sais aussi. Mais je ne m'écoute pas. Dans les bras de K. j'oublie tout. Je n'ai plus peur. Je n'entends plus que ses mots doux qui me rassurent tellement. Quand il me dit que je suis la seule avec qui il est comme ça, j'ai envie de le croire. Quand il me dit que je suis la seule qui le connais comme ça, j'ai aussi envie d'y croire. Et sincèrement, j'y crois. Parce que si ce n'était pas vrai, il m'aurait lâché depuis un moment. Trois ans, c'est long. Surtout pour lui. alors il doit me porter un minimum d'intérêt quand même. Je le vois tellement souvent avec d'autres filles. Il s'en lasse au bout de quelques mois si elles ont de la chance. Moi, ça fait trois ans que ça dure. Et ça fait trois ans aussi que je ne suis pas amoureuse de lui.

        Je viens de me rendre compte que j'écris surement ici mon plus long article et qu'il parle presque entièrement de K. Preuve de son importance dans ma vie. Je ne me vois plus sans lui. Parce qu'il est avant tout mon meilleur ami. Et futur colocataire. Et je sais que j'arrêterai toutes mes coucheries avec lui lorsque l'on habitera ensemble. Il faudra se contenir. Et il faudra vraiment que je me trouve quelqu'un, sérieusement. c'est à cause de ça que je retombe toujours dans ses bras. Parce que je n'ai personne d'autre. Et je suis une fille du genre très fidèle bizarrement. Et paradoxalement, je n'ai pas envie d'entrer dans une relation sérieuse. Mais ça fait déjà un moment que j'aime ma vie de liberté et d'abus. Ca me plait. Mais voila, ne croyez vous pas que je devrais abandonner mon clavier ? Même si je ne vais pas dormir avant un bon moment, je dois arrêter de raconter ma vie à des inconnus. Parce que parler aux Inconnus, c'est mal.